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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 12:06
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Des champs en terrasses, des vergers d’oliviers, des arbres centenaires, des olives et de l’huile d’olive sans oublier ces hommes et ces femmes qui en assurent l’entretien, préservent l’héritage, cueillent le fruit en famille et produisent une huile aux qualités remarquables : le temps s’est arrêté pour moi à Mazari’an Nubani et, pour votre plus grand plaisir j’annonce le retour de la niaise illusionnée. J’attendais ces journées comme une gamine attend une récompense. Je ne pouvais pas quitter (momentanément ?) le sol palestinien sans participer à la récolte des olives qui a commencé il y a maintenant un peu plus d’une semaine.

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Il y a avait de quoi me contenter. J’avais déjà le cœur mais je voulais aussi endosser l’habit du travailleur oléicole. On m’a taillé un costume sur mesure: 2 nuits à Mazari’an Nubani dans la famille du président de la meilleure coopérative oléicole de Cisjordanie : j’ai nommé le grand Mahmoud. Levée à 5h30 du matin, ouvrir les yeux a été le premier effort douloureux. Départ dans une voiture que j’appellerai familièrement « moteur douteux sur roues avec portières aléatoires » MDSRAPA, grand moment de secousses sur les chemins caillouteux et montagneux menant aux vergers de Mahmoud ce qui a bien failli nous couter la vie suite à l’envolé violente de drapeau palestinien accroché sur la capot intérieur du MDSRAPA venant couvrir, chargé de plus d’un kg de poussière, le visage du conducteur. Remise de mes émotions pour en affronter de nouvelles, à savoir 2 km de marche (ou plutôt de côtes et de pentes) pour rejoindre presque toute la famille (frères, sœurs, enfant et cousins) déjà sur place, je connu alors mon premier grand moment de bonheur.

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Alors bien sûr, casquette communiste sur la tête, la niaise illusionnée voulait montrer qu’elle connaissait le travail des champs (ce qui n’est pas faux mais pas tout à fait vrai non plus). J’ai cueilli comme zay machina à la plus grande surprise de mes compagnons de cueillette pour qui j’étais déjà devenue l’une des leurs. Les femmes, surtout, ont salué mon énergie puisque, répartition du travail oblige, les tâches revenant aux femmes dans la récolte sont les plus difficiles (notamment la récupération des olives moribondes et le tri sélectif entre olives et feuilles). J’avoue que j’ai bien apprécié la sieste de midi sous un olivier, ma foi, très confortable. De chaudes et dures heures de labeur sont venues animer un après midi très agréable. Entourée de paysages magnifiques, découvrant des ruines insoupçonnées et une source d’eau au milieu de nulle part : j’étais heureuse.

17h arrivant, il était temps de quitter ce petit coin de paradis pour emmener notre récolte de la journée, soit environ 160 kg d’olives, au moulin (ça calme n’est ce pas ?). Un retour au village aussi aventureux et drôle que l’aller, nous voici de retour à Mazari’an Nubani. J’avais eu la chance de visiter le moulin la vieille. Une chance de privilégiée car il s’agit d’un lieu uniquement masculin (mais inch’allah ça va bientôt changer).

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Je découvrais déjà les premiers symptômes de fatigue et la fatigue à l’avantage ou l’inconvénient de me rendre très joviale. J’ai passé la soirée avec toute la famille à communiquer dans une langue inventée pour l’occasion et à jouer avec les enfants aux puissance 4, X/0, pendu et à l’étrangère timbrée de service, ce qui a largement contribué à augmenter ma côte de popularité auprès du frère de Mahmoud à la recherche d’une femme number 3. J’ai promis de mettre une annonce en France : avis aux amatrices ! Sachant que la femme number 2, présente à cette occasion n’a pas manqué de marquer son désaccord sur un ton humoristique avec des arguments chocs. Je lui ai alors proposé de lui chercher un homme number 2, autant dire que le mari en a pris pour son grade ce qui nous a fait beaucoup de bien à toutes les deux.

Couchée à 22h, grande première depuis que je suis en Palestine, je n’ai pas eu le moindre mal à m’endormir. Le réveil à 6h30 le lendemain matin était nettement moins évident sachant qu’une autre journée « huile d’olive » m’attendait à Jénin avec les délégations AFPS actuellement en missions en Cisjordanie accompagnée de quelques courbatures et de souvenirs oléicolement inoubliables…

Poème palestinien de Mahmoud Darwich:

Si l'olive se souvient de son planteur
Son huile se transformera en larmes
Oh! sagesse des ancêtres, notre corps pour vous deviendra
Un habit de protection pour vous.

On va éplucher les épines par nos cils, et on va couper la tristesse
Et l'enlever de notre terre.

L'olivier conservera sa couleur verte à jamais
Et rentrera autour de la terre comme une arme.

 

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