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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 16:43
La rupture du jeûne est un moment fantastique surtout quand on est invité pour un iftar dans une famille palestinienne. C’est  sans aucun doute vers 17h45 que je prends mes meilleurs repas ici. Au-delà de la police des mœurs et du jeu de cache-cache pendant le Ramadan pour boire et manger la journée, il faut aussi savoir que le Ramadan, c’est un peu Noël, sauf que ça dure un mois (évidement ce n’est pas la seule différence, mais c’est pour vous mettre dans l’ambiance). Les maisons sont garnies de loupiottes, les enfants reçoivent des cadeaux et les rues sont noires de monde le soir après l’iftar. C’est donc aussi une fête, un moment de convivialité et de partage. Les vendredis sont assez fous, surtout au checkpoint de Qalandia car tous les palestiniens musulmans souhaitent aller prier à Jérusalem. Mais ce n’est pas possible parce qu’ils vont tous aller mettre des bombes alors, heureusement qu’il y a des soldats pour les empêcher d’aller prier.
Un soldat israélien, c’est un homme ou une femme souvent pas encore tout à fait adulte qui est habillé en vert kaki avec un casque, des petites grenades autour de la ceinture et un gros fusil sur l’épaule. Le soldat se caractérise par la bande qui est avec lui et qui lui est semblable. Son travail consiste à arrêter les palestiniens, à leurs poser des questions débiles (souvent), à les humilier (parfois, enfin le checkpoint est une humiliation en soi), à ralentir la circulation (toujours) et à refouler ceux qui ont vraiment pas une tête convenable selon des critères qu’il a lui-même élaboré (autant dire qu’il s’agit d’une question d’humeur). Le soldat a donc un pouvoir énorme dont il use à sa guise pour faire respecter l’injustice et l’arbitraire. C’est la raison pour laquelle il est là. Cet homme ou cette femme est donc un être humain qui joue à être un bourreau, parce que le service militaire est obligatoire en Israël, parce que la famille n’accepterait pas qu’il en soit autrement, ou parce que la question ne se pose pas, tout simplement et pour un tas d'autres raisons qui m'échappent. Au final, cet être de conscience fait le choix d’être un être stupide. Car c’est toujours une question de choix au final et je ne dis pas que le choix soit facile. Simplement, certains israéliens choisissent de refuser l’enrôlement dans l’armée. Et c'est une vraie liberté.

Oui, bien sûr, qui suis je pour juger ? Il peut être très difficile de faire un tel choix. ça implique parfois d’être mis au ban de la société, d’être rejeté par sa famille, d’être considéré comme un traitre. N’empêche que certains israéliens font ce choix et il faut le rappeler. D’autant plus que je ne sais pas ce qui est le plus supportable quand on y réfléchit bien : devenir un moins que rien aux yeux des autres ou être un lâche à ses propres yeux ? C’est une question. Encore une fois, il est simple pour moi de critiquer tout cela. Je me permets peut être de parler de choses que je ne connais pas. Moi, je vois juste des choses aux checkpoints qui me font penser que ça tourne pas rond dans la tête de certains soldats. C’est tout. Le reste ne m’appartient pas. 

En fin de compte je ne sais pas ce qui me fait le plus peur: le soldat qui ne se pose même pas la question et qui ne remet rien en cause ou celui qui s'est torturé l'esprit en choisissant tout de même de porter le costume kaki et ses accessoires ? Peut on vraiment considérer que le premier ne sait pas ce qu'il fait ? c'est assez insultant si je le considère comme mon égal. Peut on vraiment justifier le choix du second ? Pas vraiment non plus. Ou est donc la clef de tout cela ?
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